Concept d'externalisation et importance économique
La portée mondiale, le volume croissant et la rapidité des transactions d'une entreprise moderne nécessitent le recours à d'autres entreprises ou à des professionnels indépendants pour assurer la production, l'organisation et la promotion de ses produits. Ces personnes ne font pas partie du personnel de l'entreprise, mais développent une activité indépendante visant à trouver des clients et à assurer la médiation entre l'offre et la demande, c'est-à-dire entre l'entreprise et ces clients.[1]De cette façon, l'entreprise remplace sa propre organisation en constituant un réseau de production ou de distribution de ses produits, réduisant ainsi ses coûts d'exploitation, mais aussi en élargissant plus facilement sa présence géographique avec un accès à des personnes connaissant le marché local.[2].
Le recours à des entreprises ou à des professionnels indépendants pour promouvoir les produits ou services de l'entreprise et servir d'intermédiaires entre ses clients est appelé distribution. Les systèmes de distribution sont les formes organisationnelles du lien contractuel entre l'entreprise et l'intermédiaire. En effet, l'entreprise peut faire appel à plusieurs intermédiaires, de forme différente ou identique, qui agissent librement et indépendamment des autres, formant ainsi un réseau de distribution complexe.[3], avec une apparence unifiée, une politique économique et concurrentielle, qui acquiert sa propre dynamique autonome, aboutissant à la maximisation du pouvoir transactionnel de l'entreprise.
Systèmes individuels
La médiation entre l'entreprise et ses clients est assurée par un groupe d'entrepreneurs indépendants agissant comme intermédiaires, soit occasionnellement (par exemple, des courtiers), soit de manière permanente et stable (par exemple, un distributeur dans le cadre d'un contrat de distribution). Ces intermédiaires, liés à l'entreprise par des liens de confiance stables et durables, constituent le réseau de distribution de l'entreprise et y sont intégrés à des degrés divers selon leur forme.
Dans la pratique, quatre formes fondamentales de médiation stable et continue entre l'entreprise et sa clientèle ont émergé, à savoir le représentant commercial, le mandataire, le distributeur dans le contrat de distribution et le franchiseur.[4]Les systèmes de distribution supérieurs diffèrent les uns des autres en fonction de la répartition du risque commercial, de la rémunération de l'intermédiaire, du degré d'intégration au réseau, ainsi que de la qualité et du type de produits ou de services distribués. Néanmoins, les particularités et la diversité des transactions façonnent, en pratique et au cas par cas, les formes de médiation, qui contiennent des éléments de systèmes divers. Il appartient donc à l'exécutant et à l'interprète du contrat de les classer, à chaque fois, dans la catégorie appropriée, selon la volonté des parties, la bonne foi (articles 173 et 200 du Code civil), mais aussi les caractéristiques fondamentales des structures, afin de les intégrer ensuite au système de règles juridiques applicables correspondant.
Parallèlement aux systèmes de distribution, où la relation entre le commerçant et l'intermédiaire est caractérisée par la stabilité et la durée, les entrepreneurs indépendants proposent des services d'intermédiation de manière occasionnelle et à un nombre indéterminé de personnes. Ces personnes, telles que l'agent, le courtier et le commissionnaire, ne sont pas liées à l'entreprise par des liens stables de coopération et de confiance et, par conséquent, ne font pas partie de son réseau de distribution. Elles fournissent leurs services de manière occasionnelle et à quiconque, au cas par cas, en fait la demande.[5].
[1] Dimitrios I. Androutsopoulou, Le contrat d'agence commerciale, Athènes 1968, p. 5.
[2] Evangelos Emm. Perakis/ Nikolaos K. Rokas, Partie générale du droit commercial – Valeurs mobilières, Publications de la Bibliothèque de droit S.A.E., 2013, p. 245.
[3] Evangelos Emm. Perakis/ Nikolaos K. Rokas, Partie générale du droit commercial – Valeurs mobilières, 2013, p. 280.
[4] Georges Ier Babetas, La représentation commerciale dans le droit contre les restrictions à la libre concurrence, Fourmi. Publications de N. Sakkoulas Athènes – Komotini, 2003, p. 2.
[5] Evangelos Emm. Perakis/ Nikolaos K. Rokas, Partie générale du droit commercial – Valeurs mobilières, 2013, p. 282.
Thomas Stéph. Été